GAUTIER (Théophile). Les Jeunes-France. Amsterdam [Bruxelles], A l’Enseigne du Coq [Poulet-Malassis], 1866.
450,00 €
GAUTIER (Théophile). Les Jeunes-France. Amsterdam [Bruxelles], A l’Enseigne du Coq [Poulet-Malassis], 1866.
In-12, édition illustrée d’un intéressant frontispice dessiné et gravé par Félicien Rops et accompagnée d’un appendice bibliographique.
Tirage limité à 205 exemplaires numérotés, celui-ci n°22, un des 200 sur papier vergé de Hollande.
Reliure plein maroquin citron, les plats à encadrement de filets agrémentés de feuilles et torches dorés, dos richement orné à 5 nerfs, toutes tranches dorées, signée Petrus Ruban.
Jeune-France est une expression créée par Le Figaro le 30 août 1831 pour désigner, dans un sens critique, les jeunes romantiques regroupés vers 1830 autour de Pétrus Borel, Gérard de Nerval et Théophile Gautier. L’expression est empruntée à La Jeune France, un journal publié à partir de juin 1829 par le républicain Eugène Plagniol et son collaborateur Léon Gozlan. Animés par des idées libérales et opposés aux conventions bourgeoises, à l’utilitarisme bourgeois, aux commerçants, aux propriétaires, aux concierges, aux académiciens et à Louis-Philippe, ils se distinguent par leurs outrances langagières (avec des injures comme « perruque! » ou « bourgeois! »), vestimentaires (ils prônent le port de la barbe, les cheveux longs, et portent des costumes colorés, par opposition aux costumes noirs des bourgeois) et anti-idéologiques, dont se sont servis leurs adversaires, dans la presse, pour dénoncer le mouvement romantique.
Rops décrit ainsi son frontispice, dans une lettre adressée à Maurice Bonvoisin : « Alexandre Dumas découvre la muse qu’Alfred de Musset regarde de trop près. Balzac, en robe de moine, George Sand en homme. M' » » de Girardin, Théophile Gautier en Turc, Sainte-Beuve, Lamartine, etc., etc., — toute l’école romantique — font galerie. Dans le fond, Hugo « Golgothe ». Tous ces personnages sont jeunes. A l’avant-plan, Ponsard, en Romain, est étranglé par un Pétrus Borel quelconque. Le dernier venu, Baudelaire, en bourrelet, apporte ses « Fleurs du mal ». » (Rouir)
(petites taches à la reliure)