GUÉRIN (Maurice de). Poèmes en prose. Le Centaure. La Bacchante.
2500,00 €
GUÉRIN (Maurice de). Poèmes en prose. Le Centaure. La Bacchante. Paris, Édouard Pelletan, 1901.
Petit in-4, édition ornée de 7 figures et de nombreux ornements gravés sur bois en couleurs par Ernest Florian d’après Henry Bellery-Desfontaines. Chaque page et chaque illustration sont encadrées d’ornements à la grecque, notamment frises de pampres stylisées et enroulements.
Tirage limité à 165 exemplaires numérotés, celui-ci n° 9, un des 130 sur vélin à la cuve des papeteries du Marais, filigrané « KHTMA EΣ AEI ».
Exceptionnel exemplaire enrichi de 18 dessins préparatoires, la plupart sur calque, dont un aquarellé et d’une suite de la décomposition des gravures sur papier de Chine, comprenant entre 6 et 9 états pour chaque gravure, dont un état en noir signé d’E. Florian.
Élève de Bouguereau, Bellery-Desfontaines collabora de 1896 à 1909 avec les éditions Pelletan, années durant lesquelles il développa un véritable style néo-grec empli de symbolisme, parallèlement au style Art Nouveau alors en plein essor. Son style s’accorde parfaitement aux deux plus célèbres poèmes de Maurice de Guérin, qui sera célébré après sa mort par les poètes proches des symbolistes, au premier rang desquels Rémy de Gourmont ou encore Reiner Maria Rilke qui traduisit le Centaure en allemand.
Reliure plein maroquin marron, ornée sur les plats d’un encadrement de grecques et filets à froid, mosaïquée de carrés et rectangles de basane marbrée bleue, dos à 4 nerfs du même ornement à froid mosaïquée de carrés et rectangles de basane marbrée vert, encadrement intérieur de maroquin marron avec deux filets dorés et fleurons dorés aux écoinçons, contreplats et gardes de soie bleu-gris, gardes de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, sous étui, signée René Kieffer.
Ex-libris Léon Comar (gravé par Jean-Émile Laboureur), grand bibliophile auquel Seymour de Ricci consacra le sixième chapitre de son hommage aux bibliophiles « on souhaiterait que chaque bibliophile apportât autant de discernement dans ses acquisitions et les marquât aussi fortement de sa personnalité ». Amateur d’estampes et de livres illustrés, il fut notamment élu premier président de la société de la gravure sur bois originale en 1920. Il fut honoré par la société des Amis du livre à sa disparition qui salua la qualité de sa collection dans laquelle on retrouvait « la plupart des grands illustrés modernes en exemplaire de choix et en condition exceptionnelle, qu’il s’agisse de livres de sociétés, de publications d’éditeur ou d’artistes ». Il joua notamment un rôle important dans le développement de la reliure d’art au début du XXème siècle, en faisant collaborer l’illustrateur de l’ouvrage à sa reliure, par des modèles de cuir mosaïqué, dessins originaux ou cuirs incisés.
(Dos légèrement passé, mors et dos un peu frottés. Très rares rousseurs)